Réflexions au sujet des volumes planifiés du PSDC2016 – révision 2020

Réflexions au sujet des volumes planifiés du PSDC2016 – révision 2020

Le 25 août dernier, l’Etat de Vaud annonçait une révision de Plan cantonal de gestion des déchets (PGD). Mme Métraux soulignait alors que l’amélioration du tri des déchets au niveau des usines d’incinération et un meilleur traitement des mâchefers faisait partie intégrante de la réflexion. Beaucoup, nous y compris, y ont vu un message positif et donc un probable redimensionnement à la baisse du projet de Grandson.

En effet, le 6 février précédent était annoncé la création d’un centre de traitement inédit, ayant pour objectif de réduire de moitié le volume des scories (type D) de Tridel SA.

Vérité dans les faits ou opération de communication ?

Lors de la présentation du nouveau PGD, le 26 novembre dernier, l’Etat annonçait (entre autres) deux « règles » :

1. Ajout d’une fiche de mesures favorisant le tri des déchets incinérables
2. Entraide cantonale fixée à 40% maximum du volume vaudois

On peut donc en déduire que la formule de calcul est la suivante

Nouveau volume planifié = besoins optimisés du canton de Vaud + 40% (max) d’entraide intercantonale

Le nouveau volume planifié dans le PSDC 2016 – Révision 2020 est Type D 101'000 t/an, Type E 90'500 t/an i

Ces chiffres semblent étonnants, démonstration.

Le PSDC 2016 précédant définissait les besoins suivants pour le canton de Vaud : Type D 65'000 t/an (50% provenant de TRIDEL), Type E 50'000 t/an ii. Ces volumes ont étés validé par la DGE le 23 mars 2017 iii. Si nous effectuons une simulation basée sur ces chiffres, nous obtenons :

* TRIDEL = 32'500 t/an, réduction de ce volume de 50% grâce au nouveau centre de traitement = moins 16'250 t/an

C’est donc très paradoxal : l’amélioration du tri et le traitement conduisent à une augmentation des besoins en volumeiv. Une lecture détaillé du PSDC 2016 Révision 2020 explique ce paradoxe : « d’importants efforts … sont consentis pour diminuer la proportion des scories … Ces efforts ne sont en l’état pas quantifiables et n’ont pas d’effet sur la planification cantonale. » Source : PSDC 2016 – révisons 2020, 5.2 Filières d’élimination, page 13.

Faisons donc le travail inverse : le nouveau besoin cantonal vaudois est le PSDC révisé moins les 40% d’entraide :

La formule de calcul correct est donc la suivante

Nouveau volume planifié = besoins augmentés canton de Vaud + 40% (max) d’entraide intercantonale

Le nouveau PSDC augmente les volumes, en ajoutant 40% d’entraide intercantonale, mais pas seulement. Comme démontré, les besoins vaudois ont eux aussi été augmentés par rapport au besoins validées en 2017

Pour conclure

« La volumétrie devrait être inférieure aux précédentes versions. » dixit Mme Métraux.

Tout dépend du volume de base utilisé pour faire cette comparaison :

• Les besoins planifiés définit pas le canton dans le PSDC
  FAUX : L’augmentation des types D/E est en moyenne de +39% par rapport aux besoins précédente (si l’on
  inclut les efforts de tri annoncés) entre le PSDC précédent et le PSDC révision 2020!
  
• Les volumes planifiés pas les porteurs des projets 2018/2019
  Les nouveaux projets ne sont pas encore publics. Nous nous basons donc sur les projets 2018/2019
  VRAI : Les projets mis à l’enquête étaient pharaoniques (environs 250% des besoins du canton de Vaud). Ces projets devront être revus à la baisse

Ce graphique illustre la progression besoin vaudois ancien PSDC => besoin simulé (-tri / + entraide) => Besoin simulé (+entraide uniquement) et besoin nouveau PSDC. Il y a une augmentation de ~30'000 t/an …

* le volume projets 2018/2019 est approximatif, le projet de Grandson ne détaillant pas D et E. mais indiquant « 58%, soit environs 3.4 moi m3 de matériaux type D et E »v

Les services de l’Etat semblent avoir joué un jeu d’équilibriste : comment réduire les volumes pour apaiser les opposants, tout en gardant des volumes intéressants pour les entreprises commerciales exploitant les sites. Au final, augmentation de 39% des besoins par rapport à la définition de base, et réduction de 34% par rapport au volume des projets (pharaonique) mis à l’enquête fin 2018 et début 2019. On a coupé la poire en deux …

On peut donc affirmer que c’est une opération de communication !

Références:
i PSDC 2016 – révisons 2020, 5.2 Filières d’élimination, pages 12 et 13
ii PAC « Les Echatelards, 2.1 « Nécessité du projet », page 20
iii PAC « Les Echatelards, 2.1 « Nécessité du projet », page 22
iv PSDC 2016 – révisons 2020, 5.2 Filières d’élimination, page 13 : «… d'importants efforts tant techniques que financiers sont consentis pour diminuer la proportion des scories … Ces
efforts ne sont en l’état pas quantifiables et n’ont pas d’effet sur la planification cantonale. »
v PAC « Les Echatelards, 6.7 « Programme d’exploitation / généralité », page 6