Projet de décharge à Grandson : Enfin

Friday, September 17, 2021

ENFIN !

Avec l’annonce du projet de décharge à Grandson, qui succède de quelques mois au PAC de la Poissine, nous avons enfin la vision globale imaginée par le porteur du projet pour le terroir de Grandson : devenir le pays du déchet.

Pour résumer :

  • Une usine de traitement des déchets de type D et une usine de traitement des déchets de type E, sur le site de la Poissine. Justification ? La proximité d’une décharge pour évacuer les matériaux traités. Délai ? C’est un besoin à court terme, dans les 5 ans. Le porteur du projet collabore déjà avec des usines de valorisation « avec l’intention des UVTD de disposer à La Poissine d’une unité de démétallisation des mâchefers ».
  • Une décharge aux Echatelards. Types de déchets : A/B/D et E. Le projet 2021 a été redimensionnée (~-20%), diminution minime sur les types D et E (respectivement -9% et -4%). Mais attention, il y a anguille sous roche !

La boucle est donc bouclée : Le 27 mars 2019, le porteur du projet de décharge à Grandson participait à la 4ème journée nationale des décharges, pour présenter une session : «Les Echatelards et la Poissine : Une solution moderne de gestion des déchets pour la Romandie ».

 

La présentation faite au groupe de suivi le 9 septembre s’articulait en trois points :

  • Etudes complémentaires supplémentaires
  • Réduction des volumes
  • Compensations naturelles

Etudes complémentaires réalisées ? Le projet 2018 n’était donc pas si sûr ?

Lors des séances de présentation faites en 2018, le message était redondant : Non, il n’y a pas de soucis de trafic. Non, il n’y a pas de soucis de géologie. Non, il n’y a pas de soucis d’hydrogéologie. Etc. Ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle.

Trois ans plus tard, tous ces points ont été à nouveau réétudiés. Et à nouveau, il n’y a pas de soucis. On a néanmoins modifié la gestion du trafic, par exemple.

Les volumes diminués ? Oui, mais NON !

Le pot aux roses avait déjà été découvert en 2020 : le volume globale diminue par rapport aux pharaoniques projets de 2018, mais est toujours supérieur aux besoins du Canton de Vaud.

Petit retour en arrière. En 2018, les projets de Grandson et Daillens prévoyaient 304'000 t/an de déchets de type D et E. Le Plan de Gestion de Déchets (PGD) stipulait un besoin du Canton de Vaud de 115'000 t/an. Rapide calcul : +146% du besoin cantonal exprimé dans le PGD…

Il y avait donc un soucis  évident d’adéquation entre le volume octroyé aux projets, et le besoin du Canton de Vaud. Cet écart a été minimisé en : 1) accroissant les besoins en «découvrant» des besoins intercantonaux (+40%) et 2) en diminuant le volume octroyé au projet (-20%). L’écart a ainsi été minimisé, mais reste largement en faveur du porteur du projet.  

Finalement, les volumes pour le site de Grandson ne diminuent pas linéairement : Un important -38% sur les type A (matériaux d’excavation), et un petit -4% sur les type E (matériaux d’excavation pollués ou des résidus de traitement de terres polluées). En résumé, on ne touche pratiquement pas aux volumes des déchets qui posent problème.

Compensations naturelles ? Rappelons que la finalité reste de faire une décharge  !

Diminution des volumes, création d’un ruisseau, ajouts de haies, véhicules électriques et exploitation « écologique ». Ce sont de petites victoires suite aux nombreuses oppositions de 2018. On en viendrait presque à oublier le but de la décharge de Grandson : stocker des matériaux !

  • 4,6 mio m3 de déchets: le volume d’un peu moins que 2 pyramides de Khéops
  • 21% de déchets de type D. Définition : « Les résidus incombustibles qui subsistent après l'incinération des déchets»
  • 21% de déchets de type E. Définition : « Matériaux d’excavation pollués ou des résidus de traitement de terres polluées»
  • À terme, soit à la fin de l’exploitation, cette décharge occupera une surface totale de 72 terrains de football

Bonus : “important travail” d’information

Lors de sa conférence de presse du 26 novembre 2020, le Canton de Vaud insistait sur le besoin d’informer la population. Intention louable, mais restée sans suite. Le groupe de suivi s’est réuni  une seule fois le 9 septembre à 16h30, sans informations préalables pour se préparer (peut-on vraiment parler de « groupe de suivi » ?). La demande de l’APAR pour connaître les rôles et responsabilités de ce groupe est restée lettre morte. Communiqué de presse du Canton de Vaud le lendemain, mise à l’enquête le jour d’après. … Trois ans après le projet de 2018, on continue d’appliquer les mêmes méthodes.

Les autorités politiques communales viennent d’être assermentées. Y aura-t-il des conseils communaux avant la fin de la mise à l’enquête ? L’analyse d’un dossier complexe requiert du temps, et le temps manque dorénavant.

La séance d’information du 21 septembre semble elle aussi chaotique : le lendemain d’un jour férié, inscription via un Doodle ( est-ce que quelqu’un a reçu une confirmation de son inscription ? On exclut les administrés qui ne maîtrisent pas l’informatique ?), places limitées ( restrictions sanitaires, néanmoins ce n’est pas idéale pour « dialoguer » avec la population).

Finalement

Pour reprendre les mots d’un élu Grandsonnois au sujet du projet de 2018 : « Une mise à l’enquête ne se vote pas … Le citoyen peut s’y opposer formellement, par écrit, en indiquant les raisons de son opposition ». Dont acte.

Informez-vous (tout est disponible en ligne sur le site du canton), forgez-vous votre propre opinion sur ce nouveau projet, et faite entendre votre voix si vous le désirez. Pour les membres de l’APAR, le résultat de l’analyse détaillée du projet sera mis à votre disposition prochainement.

Le comité de l'APAR